Quand vous aurez lavé vos mains de la noirceur de vos crimes
venez éponger les chagrins des mères
venez
venez ramasser leurs pauvres coeurs amers
venez
venez recoller leurs tendres coeurs brisés
oui venez
venez quémander un peu d'amour
un brin d'amour
un peu de joie un souffle d'espoir
un brin de folie
de folie
de faux lits
venez regonfler vos blasons dorés
au vent fracassant de l'ultime regard
au vent fulgurant du souffle dernier de leurs âmes ravies
Et sentez en ce temps
battre leur éternelle attente
sentez leurs chairs frémir
sentez leurs ventres
durs comme des chapes
tendus vers l'appel
et sentez le désir à nul autre pareil
désir des mères en deuils
désir englouti
mais non jamais figé
désir immortalisé
dans l'absence
suspendu
impalpable
irréductible
Sissi, la Vraie
A toi ma soeur, mon amie, à moi, à nous, ... A nos enfants martyrs