Elle en avait fini de supporter ce lourd fardeau
Fini avec ces hommes avides qui l'avaient tant trahie
Fini avec tous ces menteurs livides qui se croyaient si beaux
Fini avec tous les tricheurs stupides qui n'avaient rien compris
Elle en avait assez de vivre dans l'attente des amours compassées
Elle n'en pouvait plus de lire les mensonges de ces coeurs corrompus
Dans l'âtre de l'amer où ses rêves et ses joies se voyaient consumés
Dans le feu des enfers où leurs pauvres exploits l'avaient abandonnée
Elle n'en pouvait plus de croire à l'impossible au creux de l'ordinaire
Elle suffoquait dans l'âpreté des vaines espérances sans pied à terre
Elle criait au ciel des incantations envers ces esprits tors et pervers
Elle réclamait justice pour les désastres de l'illusoire en éphémère
Elle en avait assez de croire à la douceur d'un coeur aimant
Elle regrettait le temps où jeune fille elle se promenait gaiement
Vers la main qui s'agite et le sourire qui se plante en plein coeur
Elle ne pouvait plus croire que lui reviendrait un jour
le goût du
bonheur
Elle prit alors
éperdue
la route
vers un chemin
de solitude
Où le gel et le froid accompagnèrent sans fin sa mornitude
Et s'étiola comme la fleur abandonnée dans cet oubli
Que les passants regardent en se disant que c'est la vie
Sissi, la Vraie
Fayrouz